Le rover Zhurong de Chine trouve la preuve la plus solide d'un ancien océan sur Mars
La découverte du rover chinois Zhurong : des preuves d'un ancien océan sur Mars – Un tournant pour l'exploration spatiale
De nouvelles données radar apportent la preuve la plus solide à ce jour d'un océan martien
Le rover chinois Zhurong a fait une découverte révolutionnaire : l'existence d'un vaste océan sur Mars, au niveau des latitudes moyennes. En utilisant son radar de pénétration du sous-sol, le rover a détecté des structures sédimentaires stratifiées et inclinées sous la surface d'Utopia Planitia, des caractéristiques étonnamment similaires aux dépôts sédimentaires côtiers que l'on trouve sur Terre. Cette découverte, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 25 février 2025, renforce considérablement l'hypothèse que Mars était autrefois un monde chaud et humide, capable d'abriter de grandes quantités d'eau liquide.
Depuis des décennies, les scientifiques se demandent si les basses terres lisses du nord de Mars étaient autrefois recouvertes par un océan. Bien que des études antérieures aient identifié des rivages et des chenaux d'écoulement possibles, l'absence de preuves géologiques directes laissait la théorie en suspens. Les dernières découvertes de Zhurong représentent la première preuve souterraine étayant cette idée, marquant un moment clé dans la science planétaire.
La science derrière la découverte
Zhurong a atterri dans la partie sud d'Utopia Planitia en mai 2021, une zone précédemment identifiée comme un potentiel ancien littoral. Le système radar du rover, développé par l'Académie chinoise des sciences, a sondé des profondeurs comprises entre 10 et 35 mètres sous la surface, révélant une large distribution de réflecteurs inclinés, des structures géologiques qui ressemblent beaucoup aux couches de sédiments côtiers terrestres formées par l'action des vagues et des marées.
Au total, 76 structures de ce type ont été détectées sur une région de 1,3 kilomètre de large. Ces couches étaient systématiquement inclinées vers les plaines septentrionales inférieures, avec des angles compris entre 6° et 20°, et une moyenne de 14,5°. Sur Terre, des schémas similaires sont associés à un dépôt de sédiments à long terme dû à l'eau, ce qui exclut d'autres explications telles que les dunes de sable éoliennes, les coulées de lave ou les deltas fluviaux. Les propriétés diélectriques des sédiments indiquent en outre une composition compatible avec des grains de sable fins à moyens, comparables aux dépôts côtiers terrestres.
Ces preuves suggèrent que Mars a autrefois abrité un océan stable et durable qui a façonné son paysage pendant des millions d'années, plutôt qu'une masse d'eau transitoire provenant de la fonte des glaces ou d'inondations catastrophiques. Cela remet en question les estimations précédentes de la durée pendant laquelle le climat de Mars est resté chaud et habitable, suggérant que l'eau liquide a persisté beaucoup plus longtemps qu'on ne le pensait auparavant.
Pourquoi cette découverte est importante
1. Ressources en eau pour les futures missions martiennes
Si l'ancien océan de Mars a déposé de vastes couches de sédiments, il est possible que des quantités importantes d'eau restent piégées dans des réservoirs souterrains. Contrairement aux calottes glaciaires polaires, qui nécessitent beaucoup d'énergie pour être extraites et traitées, les gisements d'eau souterrains situés aux latitudes moyennes pourraient être plus accessibles pour les futures missions martiennes. Cela réduit les coûts logistiques liés à l'établissement d'une présence humaine sur la planète.
2. Implications pour l'astrobiologie
Les environnements côtiers de la Terre ont joué un rôle crucial dans l'émergence de la vie, offrant une interface dynamique entre la terre et la mer où les processus chimiques et biologiques ont prospéré. Si Mars avait des conditions similaires, ces anciens rivages pourraient être les meilleurs endroits pour rechercher des biosignatures préservées. La découverte déplace l'attention de l'exploration astrobiologique des lits de lacs et des vallées fluviales isolés vers des environnements océaniques à plus grande échelle.
3. Investissements et perspectives spatiales commerciales
Cette découverte est sur le point d'accélérer les investissements dans l'exploration de Mars. La vision à long terme de SpaceX, qui consiste à coloniser Mars, la feuille de route lunaire-martienne de la NASA, axée sur Artemis, et les ambitions de la Chine en matière de base martienne pourraient toutes bénéficier de la perspective de réserves d'eau dans des régions plus tempérées. Les entreprises impliquées dans l'utilisation des ressources in situ (ISRU), la technologie d'extraction de l'eau et les systèmes d'habitation spatiale pourraient susciter un intérêt et un financement accrus à la suite de cette révélation.
De plus, pour les investisseurs qui suivent le secteur spatial commercial, cette découverte renforce la valeur de l'exploration robotique. La capacité de la Chine à mener des recherches scientifiques planétaires révolutionnaires avec un rover développé localement positionne le pays comme un concurrent redoutable dans la nouvelle course à l'espace.
Questions sans réponse et prochaines étapes
Malgré cette avancée, des questions clés restent sans réponse. Quelle quantité d'eau Mars contenait-elle réellement, et où est-elle passée ? L'océan était-il salé ou doux ? Et surtout, Mars a-t-elle abrité une vie microbienne dans ces eaux anciennes ?
Les futures missions, y compris la mission chinoise de retour d'échantillons martiens prévue et l'exploration continue de la NASA avec Perseverance et le prochain Mars Ice Mapper, seront essentielles pour résoudre ces incertitudes. De plus, avec des entités commerciales comme SpaceX et Blue Origin qui jettent leur dévolu sur Mars, cette découverte pourrait jouer un rôle essentiel dans la définition de la prochaine décennie d'exploration interplanétaire.
Pour l'instant, les conclusions de Zhurong offrent la preuve la plus solide à ce jour que Mars était autrefois une planète bleue, et pas seulement rouge.