Un Employé de Xiaomi Décède à 34 Ans : Le Problème Croissant du Surmenage dans l'Industrie Tech en Chine
Dans un incident tragique, un employé de Xiaomi Auto de 34 ans, identifié comme Wang Peizhi, est décédé subitement, prétendument à cause du surmenage. Sa femme a révélé que Wang travaillait sans relâche depuis des mois, jonglant entre son travail officiel chez Xiaomi durant la journée et un autre poste dans une concession automobile en soirée. Son emploi du temps exigeant le conduisait à travailler tard dans la nuit, souvent à accomplir des tâches qui nécessiteraient normalement sept personnes. La charge de travail intense et la pression constante ont finalement nui à la santé de Wang, entraînant sa mort prématurée.
Cet incident met en lumière un problème persistant dans l'industrie tech en Chine, où de longues heures de travail et un stress extrême sont courants. Les informations internes de Xiaomi et les publications liées sur la plateforme de médias sociaux chinoise Weibo ont été supprimées, mais des sources indiquent que la famille a atteint un accord financier avec l'entreprise. Ce cas, cependant, est loin d'être isolé, car de nombreux rapports d'employés surmenés succombant à l'épuisement continuent d'affluer dans le secteur technologique en Chine.
À Retenir
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Une Culture de Surmenage en Aggravation : La mort de Wang est un rappel frappant de l'extrême culture de travail qui touche l'industrie tech en Chine, où le modèle "996" (de 9 h à 21 h, six jours par semaine) est encore répandu, et dans certains cas, il est considéré comme tolérant. Les employés, notamment dans les entreprises de logiciels et d'internet, subissent une pression sévère pour travailler au-delà de leurs capacités, accomplissant parfois les tâches de plusieurs personnes.
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Manque d'Application Légale : Bien que les lois du travail en Chine stipulent une journée de travail de huit heures et offrent des protections contre le surmenage, ces régulations sont souvent peu appliquées. De nombreuses entreprises poussent leurs employés à travailler des heures excessives sans faire face à des conséquences légales ou financières significatives.
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Médias Sociaux et Censure : Les publications concernant la mort de Wang ont rapidement été supprimées de Weibo, suivant un schéma typique dans de tels cas où le tollé public est étouffé et la question est réglée discrètement. Cette censure contribue à la préoccupation croissante que le problème systémique du surmenage dans l'industrie restera sans solution.
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Accords Financiers : Bien que les familles d'employés surmenés décédés reçoivent souvent une compensation, cette pratique ne fait guère pour traiter les causes profondes. Une fois les règlements financiers effectués, ces incidents disparaissent du regard du public, sans changements significatifs dans les politiques des entreprises ou les pratiques de l'industrie.
Analyse Approfondie La mort de Wang Peizhi est un douloureux rappel du côté sombre du boom technologique en Chine. Alors que des entreprises comme Xiaomi se précipitent pour innover et s'étendre, le bien-être de leurs employés est souvent négligé. La nature compétitive de l'industrie tech en Chine encourage une culture de surmenage, où les employés ressentent une pression immense pour respecter des délais, contribuer à des projets ambitieux et surpasser leurs collègues. Pour beaucoup, cela se traduit par un épuisement, une fatigue physique, et, dans des cas tragiques comme celui de Wang, la mort.
Le problème ne concerne pas uniquement des géants privés du secteur technologique comme Xiaomi ; même les entreprises d'État (SOEs) dans le secteur des logiciels sont connues pour pousser leurs employés au-delà de limites raisonnables. Les travailleurs de ces secteurs sont souvent piégés dans un cycle où le refus de se conformer à des demandes de travail excessives pourrait compromettre leurs perspectives de carrière. En même temps, les réglementations gouvernementales visant à prévenir un tel surmenage ne sont pas appliquées efficacement, permettant aux entreprises d'éviter des pénalités sévères.
Le cycle de la mort des employés dans l'industrie tech en Chine suit un schéma inquiétant et prévisible : un employé décède tragiquement en raison du surmenage, souvent après avoir enduré des horaires épuisants et une pression immense. En réponse, l'entreprise impliquée minimise d'abord la situation, mais le tollé public de la famille de l'employé ou des réseaux sociaux force la question sous les projecteurs. Les publications et discussions sur le cas sont généralement censurées, notamment sur des plateformes comme Weibo. Finalement, l'entreprise arrive à un accord financier avec la famille éplorée, étouffant d'autres protestations, et l'affaire s'estompe de l'attention publique. Malgré ces tragédies récurrentes, aucune réforme substantielle n'est mise en œuvre pour endiguer la culture du surmenage, et le cycle se répète. Les critiques soutiennent que les entreprises et les régulateurs gouvernementaux sont complices, avec une application inadéquate des lois du travail et des politiques d'entreprise qui privilégient le profit au bien-être des employés, contribuant à un environnement de travail de plus en plus détaché et exploitant.
Le Saviez-Vous ?
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La culture de travail 996 en Chine, qui fait référence à travailler de 9 h à 21 h, six jours par semaine, est tristement célèbre pour mener à l'épuisement et même à la mort. Malgré le tollé public et les régulations gouvernementales, cette culture est toujours répandue dans les entreprises technologiques.
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Les décès liés au surmenage, connus sous le nom de "karoshi" au Japon, sont devenus de plus en plus courants dans le secteur technologique en pleine croissance de la Chine. En l'absence de protections efficaces du travail, les employés sont souvent contraints de choisir entre leur santé et leur emploi.
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Une étude de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) a révélé que travailler de longues heures augmente le risque d'accident vasculaire cérébral et de maladie cardiaque. La recherche montre que les personnes travaillant 55 heures ou plus par semaine ont un risque accru de 35 % d'accident vasculaire cérébral et un risque accru de 17 % de mourir de maladie cardiaque par rapport à celles travaillant entre 35 et 40 heures.
Le cas de Wang Peizhi est un signal d'alarme, non seulement pour Xiaomi, mais pour toute l'industrie technologique en Chine. Le gouvernement, les entreprises et la société dans son ensemble doivent prendre des mesures urgentes pour traiter la culture du surmenage qui a déjà coûté trop de vies.