États-Unis-Chine: Reprise des pourparlers sur les armes nucléaires
États-Unis et Chine reprennent les pourparlers sur les armes nucléaires à Shanghaï
Les États-Unis et la Chine ont repris les pourparlers sur les armes nucléaires pour la première fois en cinq ans, la délégation chinoise assurant aux homologues américains qu'elle ne recourrait pas à des menaces nucléaires à propos de Taïwan. Ces pourparlers ont eu lieu en mars à Shanghaï, impliquant environ une demi-douzaine de délégués américains et une délégation chinoise composée de universitaires et d'analystes.
La partie américaine souhaitait aborder les politiques nucléaires chinoises, telles que la politique de non-emploi en premier et la dissuasion minimale. Cependant, la délégation chinoise n'a pas fourni de détails sur ses efforts de modernisation. L'arsenal nucléaire chinois, estimé à posséder 500 ogives nucléaires opérationnelles, se modernise rapidement et devrait atteindre 1 000 d'ici 2030.
Points clés à retenir
- États-Unis et Chine ont repris les pourparlers sur les armes nucléaires en mars, avec la Chine qui assure qu'elle ne recourra pas à des menaces nucléaires à propos de Taïwan.
- Les représentants chinois estiment qu'ils peuvent prévaloir dans un conflit conventionnel à propos de Taïwan sans recourir à des armes nucléaires.
- Les pourparlers ont impliqué d'anciens responsables et universitaires des deux côtés, mais n'ont pas inclus de négociations gouvernement-à-gouvernement.
- La Chine a modernisé son arsenal nucléaire, disposant désormais d'un "triade nucléaire", avec des armes à terre, dans les airs et en mer.
- La Chine maintient ses politiques de non-emploi en premier et de dissuasion minimale, selon les délégués chinois lors des pourparlers.
Analyse
La reprise des pourparlers sur les armes nucléaires entre les États-Unis et la Chine marque un développement important en matière de sécurité mondiale, malgré les tensions économiques et géopolitiques persistantes. La modernisation rapide de l'arsenal nucléaire chinois, visant 1 000 ogives d'ici 2030, suscite des inquiétudes chez les nations touchées telles que Taïwan, le Japon et la Corée du Sud. Les États-Unis, avec leur politique consistant à utiliser des armes nucléaires si la dissuasion échoue, sont également touchés, comme le montre leur récent accord technologique de sous-marins nucléaires avec le Royaume-Uni et l'Australie.
L'élément déclencheur indirect de ces pourparlers peut être retracé jusqu'à la pandémie de COVID-19, qui a entraîné la reprise des discussions semi-officielles sur des questions de sécurité et d'énergie plus larges. Les causes directes comprennent l'arsenal nucléaire croissant de la Chine et le désir des États-Unis de discuter des politiques nucléaires de la Chine.
À court terme, ces pourparlers pourraient conduire à une meilleure compréhension des postures nucléaires respectives et, potentiellement, à la réduction du risque de mauvaise appréciation. Cependant, à long terme, l'absence de négociations gouvernement-à-gouvernement et la concentration de la Chine sur la survivabilité des armes nucléaires pourraient indiquer une nouvelle escalade. Les instruments financiers en jeu, tels que les budgets militaires et les programmes de modernisation nucléaire, seront considérablement affectés par les résultats de ces pourparlers.
Saviez-vous que ?
- Triade nucléaire : Ce terme fait référence au système d'armement nucléaire stratégique d'un pays qui se compose de trois composantes : des missiles balistiques intercontinentaux basés au sol (ICBM), des bombardiers stratégiques et des missiles balistiques lancés par sous-marins (SLBM). Posséder une triade nucléaire offre une capacité de deuxième frappe sécurisée, garantissant la dissuasion et la survivabilité de l'arsenal nucléaire d'une nation en cas de frappe préventive. La récente modernisation de l'arsenal nucléaire de la Chine a entraîné l'établissement de sa propre triade nucléaire.
- Politique de non-emploi en premier (NFU) : Il s'agit d'une politique nucléaire déclaratoire où un pays s'engage à ne pas utiliser d'armes nucléaires en premier dans un conflit, ne réservant leur utilisation qu'en réponse à une attaque nucléaire. La Chine a maintenu sa politique NFU, ce qui signifie qu'elle ne serait pas la première à utiliser des armes nucléaires dans un conflit, même si elle agrandit rapidement son arsenal nucléaire.
- Dissuasion minimale : Il s'agit d'une stratégie nucléaire dans laquelle un pays vise à maintenir une petite mais suffisante force nucléaire pour dissuader les adversaires potentiels d'attaquer. La politique de dissuasion minimale de la Chine est basée sur l'idée qu'une force nucléaire limitée peut toujours offrir une dissuasion efficace contre les menaces nucléaires. Cette politique permet à la Chine de posséder un arsenal nucléaire relativement plus petit par rapport à d'autres puissances nucléaires, tout en maintenant une dissuasion nucléaire crédible.