UBS va Réviser ses Plans de Récupération et d'Urgence suite à l'Intégration de Credit Suisse
UBS Group AG, la plus grande banque de Suisse, va revoir ses plans de récupération et d’urgence après l’acquisition de Credit Suisse plus tôt cette année. L'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a suspendu son approbation annuelle des stratégies de récupération et d'urgence d'UBS pour 2024, en soulignant la nécessité d'ajustements pour garantir que la banque reste solvable. L'intégration de Credit Suisse a introduit de nouvelles complexités, poussant la FINMA à s'attendre à ce qu'UBS améliore sa planification en cas de résolution. Cette démarche s'aligne sur les recommandations du rapport "Trop Grand pour Échouer" (TBTF) du Conseil fédéral suisse, qui suggère des modifications législatives pour donner aux autorités plus de flexibilité lors des crises financières.
Points Clés
- Intervention de la FINMA : La FINMA a mis en pause son évaluation annuelle des plans de récupération et d'urgence d'UBS, soulignant la nécessité de révisions en raison de la fusion avec Credit Suisse.
- Améliorations de la Planification de Résolution : UBS doit élaborer des stratégies supplémentaires au-delà de son approche actuelle "d'activité en cours", notamment des options pour vendre ou fermer des segments d'activité sans déstabiliser le système financier.
- Attentes Réglementaires : La FINMA s'attend à ce qu'UBS se concentre sur des mesures générant des liquidités et intègre les leçons de la crise de Credit Suisse, en particulier en ce qui concerne les retraits rapides de dépôts.
- Ajustements du Cadre Juridique : Des modifications législatives sont nécessaires pour garantir que de nouvelles options de résolution puissent être mises en œuvre avec une certitude juridique, améliorant ainsi l'efficacité de la gestion de crise.
- Renforcement de la Législation TBTF : La FINMA et le Conseil fédéral plaident pour le renforcement des règles TBTF afin de mieux préparer les banques systémiquement importantes aux crises potentielles.
Analyse Approfondie
L'intégration de Credit Suisse dans UBS a considérablement modifié le paysage bancaire en Suisse et a soulevé des inquiétudes quant aux risques systémiques associés aux grandes institutions financières. La suspension des approbations des plans de récupération et d'urgence d'UBS par la FINMA souligne l'engagement du régulateur à garantir que la banque reste solvable sans recours à des renflouements financés par les contribuables.
Le principal défi réside dans l'harmonisation des structures de groupe, des processus et des plateformes informatiques des entités fusionnées. Tant que ces éléments ne sont pas entièrement intégrés, UBS s'appuie sur une agrégation de données manuelle, ce qui n'est pas viable à long terme. La banque doit automatiser les processus et transférer les données vers des systèmes stratégiques pour éliminer les obstacles opérationnels.
L'accent mis par la FINMA sur les mesures générant des liquidités reflète les leçons tirées de la crise de Credit Suisse, où des retraits de dépôts rapides à l’ère numérique ont aggravé les problèmes de la banque. UBS est maintenant censée adopter des stratégies de liquidité plus prudentes et complètes pour résister à des scénarios similaires.
De plus, le régulateur pousse UBS à élaborer des plans d'urgence qui incluent la vente ou la fermeture d'unités commerciales spécifiques. Cette approche vise à éviter un effondrement total qui pourrait avoir des conséquences étendues pour le système financier mondial. La mise en œuvre de telles mesures nécessite non seulement une planification interne méticuleuse, mais aussi des cadres juridiques favorables pour garantir que les actions puissent être prises rapidement et légalement en cas de crise.
L'appel à des modifications législatives indique une reconnaissance que les lois existantes peuvent ne pas fournir des outils suffisants aux régulateurs pour gérer efficacement les échecs de grandes banques. En renforçant la législation TBTF, la Suisse cherche à équilibrer le besoin d'institutions financières robustes avec l'impératif de protéger l'économie et les contribuables des risques systémiques.
Le Saviez-Vous ?
- Recapitalisation par "Point de Référence Unique" : C'est une stratégie de résolution où les pertes sont absorbées au niveau de la société mère, permettant aux filiales de continuer à fonctionner. La FINMA estime qu'UBS pourrait actuellement être résolue par cette méthode.
- Mécanisme de Soutien à la Liquidité Publique (PLB) : Un mécanisme qui fournit un soutien en liquidité aux banques pendant la résolution. La mise en œuvre du PLB est un aspect critique des changements législatifs proposés pour renforcer la gestion de crise.
- Banques Systémiquement Importantes au Niveau Mondial (G-SIB) : UBS est classée comme une G-SIB, ce qui signifie que son échec pourrait déclencher une crise financière mondiale. Ces banques sont soumises à un contrôle réglementaire accru et à des exigences en capital plus strictes.
- Le Rapport TBTF : Le rapport "Trop Grand pour Échouer" du Conseil fédéral suisse évalue l'adéquation des mesures en place pour empêcher l'effondrement de grandes banques et pour gérer leur résolution sans nuire à l'économie.
- Rôle de la FINMA : Au-delà de la réglementation, la FINMA effectue des évaluations annuelles de la solvabilité des banques et collabore avec le Conseil de stabilité financière (FSB) pour surveiller les risques de stabilité financière mondiale.