L'approche de la Suisse face aux défaillances systémiques des banques pourrait exacerber les turbulences financières mondiales, critique un ancien haut responsable de la Banque d'Angleterre
La gestion par la Suisse des risques de défaillance des banques systémiques à l'échelle mondiale, comme UBS, pourrait menacer la stabilité financière mondiale, selon l'ancien sous-gouverneur de la Banque d'Angleterre, Paul Tucker. L'approche suisse, qui privilégie les activités bancaires locales, a été critiquée pour son potentiel à transférer les responsabilités de gestion de crise aux régulateurs étrangers, négligeant ainsi les répercussions internationales.
Principales conclusions
- Le régime "trop grand pour faire faillite" de la Suisse pourrait aggraver les crises financières futures en privilégiant les activités bancaires locales.
- UBS fait face à une possible augmentation de 20 milliards de dollars de ses exigences en fonds propres suite au rachat du Crédit Suisse.
- Les réformes du gouvernement suisse se concentrent sur les règles de capital et de liquidité, mais maintiennent une stratégie de résolution axée sur le marché intérieur.
- Paul Tucker critique les autorités suisses pour leur préparation inadéquate aux crises, suggérant une implication plus importante des régulateurs internationaux.
- Tucker affirme que des plans de résolution détaillés sont essentiels pour gérer les impacts potentiels à l'échelle mondiale.
Analyse
La critique de Paul Tucker soulève des inquiétudes quant à l'approche centrée sur le marché intérieur de la Suisse face aux défaillances bancaires systémiques, soulignant le risque d'instabilité financière mondiale. L'importance systémique accrue d'UBS, suite au rachat du Crédit Suisse, a nécessité une augmentation substantielle des exigences en fonds propres. Bien que les réformes suisses renforcent les règles de capital et de liquidité, l'accent mis sur la préservation locale pourrait négliger les répercussions internationales, nécessitant une réponse réglementaire mondiale plus intégrée.