Le salaire de 14,4 millions de CHF du PDG d'UBS Sergio Ermotti suscite l'indignation publique, surprenant le président Kelleher et alimentant le débat sur les inégalités de revenus

Le salaire de 14,4 millions de CHF du PDG d'UBS Sergio Ermotti suscite l'indignation publique, surprenant le président Kelleher et alimentant le débat sur les inégalités de revenus

Par
James Schoenfeld
4 min de lecture

Le salaire de 14,4 millions de CHF de Sergio Ermotti suscite un débat national en Suisse

En 2023, le salaire important de 14,4 millions de CHF (environ 17,1 millions de dollars) du directeur général d'UBS, Sergio Ermotti, a déclenché une forte critique publique en Suisse, soulevant un vif débat sur la rémunération des dirigeants et l'inégalité des revenus. La controverse a commencé lorsque le président d'UBS, Colm Kelleher, a reconnu publiquement qu'il avait sous-estimé la réaction négative face à la compensation d'Ermotti. Avant l'annonce par la banque de la rémunération du PDG, l'opinion publique était généralement positive sur le rôle d'Ermotti dans la direction d'UBS durant l'intégration complexe de Credit Suisse.

Le paquet de rémunération d'Ermotti, qui inclut une augmentation de 10 % par rapport au salaire de son prédécesseur, est maintenant perçu par beaucoup comme excessif, surtout compte tenu des pressions économiques subies par les travailleurs suisses ordinaires. La ministre des Finances suisse, Karin Keller-Sutter, faisait partie des critiques, arguant que ce salaire dépasse largement ce qu'un citoyen suisse moyen pourrait comprendre. La défense d’UBS, qui met en avant le rôle crucial d’Ermotti dans la gestion du sauvetage de Credit Suisse, a peu apaisé l'indignation, beaucoup citant des préoccupations concernant l'inégalité croissante des revenus et les salaires stagnants pour une grande partie de la main-d'œuvre.

Points Clés

  1. Indignation Publique : Le salaire de 14,4 millions de CHF a provoqué un fort mécontentement de la part des citoyens suisses, des actionnaires et de personnalités publiques, dont beaucoup estiment que ce montant ne correspond pas aux attentes sociales et des actionnaires.

  2. Débat sur l'Inegalité des Revenus : Cette controverse a relancé les discussions sur l'écart de rémunération croissant entre les PDG et les travailleurs ordinaires, en particulier dans le secteur financier. Une étude récente a montré que cet écart est au niveau le plus élevé depuis 2019, avec UBS parmi les grands contrevenants.

  3. Défense d'UBS : Le président d'UBS, Colm Kelleher, a défendu le salaire, citant le rôle essentiel d'Ermotti dans la stabilisation de la banque et l'intégration de Credit Suisse. Kelleher a reconnu avoir sous-estimé la réponse publique négative, mais a maintenu que la rémunération d'Ermotti est justifiée compte tenu de la complexité de son travail.

  4. Réactions Politiques et Sociales : La ministre des Finances suisse, Karin Keller-Sutter, ainsi que la Fondation Ethos et d'autres groupes d'actionnaires, ont exprimé des inquiétudes concernant l'éthique de tels salaires élevés en période de difficultés économiques pour les travailleurs normaux.

Analyse Approfondie

Le salaire multimillionnaire de Sergio Ermotti a mis en lumière des frustrations profondes chez les citoyens suisses concernant l'inégalité des revenus, en particulier dans le secteur financier. La défense d'UBS du salaire d'Ermotti souligne les tensions entre la récompense du leadership exécutif et le traitement des préoccupations sociétales plus larges. Bien que Kelleher insiste sur le fait que la rémunération d'Ermotti est liée à son rôle critique dans la direction d'UBS lors d'une fusion difficile avec Credit Suisse, beaucoup soutiennent que de tels salaires élevés exacerbent les disparités économiques.

La Suisse a longtemps eu la réputation d'un conservatisme financier, avec une tradition de rémunération modeste des dirigeants. Le salaire d'Ermotti remet en question cette norme culturelle, surtout alors que les employés réguliers font face à des salaires stagnants et à l'inflation. Le mécontentement exprimé par des personnalités publiques telles que la ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, reflète une frustration croissante face à la déconnexion entre les revenus des dirigeants et les réalités financières des citoyens ordinaires. Des groupes d'actionnaires, comme la Fondation Ethos, ont également critiqué UBS pour une structure de rémunération qui, selon eux, sapent la confiance et la stabilité à long terme.

Ce débat souligne un problème plus large : l'écart croissant entre les hauts dirigeants et les employés réguliers. Des données récentes révèlent que l'écart salarial en Suisse a atteint son niveau le plus élevé depuis des années, la rémunération des PDG continuant d'augmenter tandis que les salaires de nombreux travailleurs stagnent. Cette disparité est particulièrement préoccupante face aux défis économiques récents, y compris l'inflation et la hausse du coût de la vie, qui ont mis à rude épreuve les budgets des ménages à travers le pays.

Saviez-Vous ?

Les citoyens suisses ont un outil unique pour lutter contre les salaires excessifs des dirigeants : la démocratie directe. En 2013, le pays a adopté l'« Initiative Minder », qui accorde aux actionnaires un vote contraignant sur la rémunération des dirigeants. Cette initiative faisait partie d'un mouvement plus large contre les salaires « d'icebergs » et pourrait servir de plateforme pour d'autres réformes visant à réduire les inégalités des revenus. En effet, des discussions ont eu lieu sur le relancement d'initiatives comme l'« Initiative 1:12 », qui visait à plafonner le salaire des PDG à 12 fois celui de l'employé le moins bien payé au sein de la même entreprise.

De plus, l'activisme des actionnaires devient un outil de plus en plus puissant en Suisse. Des organisations comme la Fondation Ethos se sont exprimées contre les paquets de rémunération excessifs chez UBS et d'autres institutions financières, en plaidant pour des structures de rémunération qui soient en accord avec les intérêts des actionnaires et les valeurs sociétales plus larges. Les syndicats suisses, comme Unia, ont également soulevé des inquiétudes concernant l'écart croissant des salaires, plaidant pour l'égalité salariale dans tous les secteurs et attirant l'attention sur les différences marquées entre la rémunération des dirigeants et les revenus des travailleurs ordinaires.

Alors que les citoyens suisses s'efforcent de résoudre ces problèmes, les campagnes publiques, l'activisme des actionnaires et les efforts des syndicats continuent de jouer un rôle vital dans l'adressage de l'inégalité des revenus dans le pays.

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