L'éclatement de la bulle technologique : 60 % d'augmentation des échecs de startups menace des millions d'emplois alors que l'IA émerge comme le dernier bastion de l'espoir des VC
Fin de l'ère des capital-risque : Augmentation des échecs des startups alors que la bulle technologique se dégonfle
Dans un tournant dramatique, les États-Unis assistent à un bouleversement significatif de son écosystème de startups. Selon des données récentes de Carta, un prestataire de services pour les entreprises privées, le nombre d'échecs de startups a grimpé de 60 % au cours de l'année dernière. Cette hausse des faillites est principalement due aux fondateurs qui ont épuisé les fonds récoltés pendant le boom technologique de 2021-2022.
Rien qu'au premier trimestre de 2024, 254 entreprises soutenues par des investisseurs en capital-risque ont fait faillite, un taux plus de sept fois plus élevé que lors des premières analyses de Carta en 2019. Cette tendance est particulièrement alarmante, car elle menace des millions d'emplois dans les entreprises soutenues par des capital-risqueurs et risque d'affecter l'économie en général.
Parmi les pertes célèbres de cette crise se trouvent Tally, une entreprise de technologie financière valorisée à 855 millions de dollars en 2022, et WeWork, la société de location de bureaux autrefois célébrée qui avait levé la somme incroyable de 16 milliards de dollars en dette et en capital. Ces échecs font partie d'un ajustement douloureux provoqué par les hausses des taux d'intérêt en 2022, entraînant une forte baisse des investissements en capital-risque et de la disponibilité de la dette de capital-risque.
À retenir :
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Les échecs des startups aux États-Unis ont augmenté de 60 % d'une année sur l'autre, avec 254 entreprises soutenues par des investisseurs en capital-risque déclarant faillite au premier trimestre 2024 seulement.
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La montée des échecs est attribuée à l'épuisement des fonds levés pendant le boom technologique de 2021-2022 et au resserrement subséquent du capital-risque.
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Les pertes notables incluent Tally (valorisé à 855 millions de dollars) et WeWork (16 milliards de dollars de financement), entre autres.
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Cette tendance menace des millions d'emplois dans les entreprises soutenues par des capital-risqueurs et pourrait impacter l'économie plus largement.
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Les startups en intelligence artificielle continuent d'attirer des investissements significatifs, tandis que les entreprises dans des secteurs moins glamour rencontrent davantage de défis.
Analyse approfondie :
La crise actuelle des startups est un rappel frappant de la nature cyclique de l'industrie technologique et des dangers de l'optimisme incontrôlé. Pendant les années de boom de 2021-2022, les investisseurs en capital-risque encourageaient les fondateurs à accepter des investissements plus importants, gonflant les valorisations à des niveaux insoutenables. Cet environnement de "levée de fonds folle" a créé un décalage entre les incitations des investisseurs et celles des fondateurs, préparant le terrain pour le déclin actuel.
La gueule de bois de cette période est désormais évidente. Les entreprises qui ont levé des sommes anormalement élevées pendant le boom peinent à sécuriser des financements supplémentaires. Cela est particulièrement difficile pour les startups qui ont réduit leurs coûts pour survivre, sacrifiant leur croissance dans le processus. Le conseil des investisseurs en capital-risque a radicalement changé, passant de "croître à tout prix" à "être rentable demain", laissant de nombreuses entreprises dans une position précaire.
L'environnement actuel favorise les entreprises avec des taux de croissance exceptionnels. Kruze Consulting rapporte que les clients qui lèvent avec succès des fonds supplémentaires augmentent leurs revenus de 600 % en moyenne chaque année. Ce seuil élevé laisse de nombreuses startups bloquées, incapables de répondre aux nouvelles attentes des investisseurs.
La sécheresse des introductions en bourse et le ralentissement des fusions et acquisitions ont encore aggravé la situation. Les investisseurs en capital-risque sont incapables de retourner des capitaux à leurs investisseurs institutionnels, une étape essentielle pour de futurs financements. Seuls 9 % des fonds de capital-risque levés en 2021 ont retourné des capitaux à leurs investisseurs, contre 25 % pour les fonds de 2017 au même stade.
Bien que le paysage global des startups soit sombre, il y a un point positif pour les entreprises travaillant sur l'intelligence artificielle. Les trois quarts des 2 milliards de dollars levés par les clients de Kruze en 2024 ont été destinés à des startups d'IA, bien qu'elles ne représentent pas un quart du total des clients. Cette concentration de capital dans l'IA suggère un changement dans les priorités des investisseurs et une nouvelle bulle technologique potentielle autour des technologies de l'IA.
Saviez-vous que ?
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Le taux actuel de faillites de startups est plus de sept fois supérieur à celui observé lorsque Carta a commencé à suivre les échecs en 2019.
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Les entreprises soutenues par des investisseurs en capital-risque employaient 4 millions de personnes aux États-Unis, ce qui souligne l'impact économique potentiel de la crise actuelle.
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Seuls 9 % des fonds de capital-risque levés en 2021 ont retourné des capitaux à leurs investisseurs, contre 25 % pour les fonds de 2017 au même stade.
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Les trois quarts des 2 milliards de dollars levés par les clients de Kruze Consulting en 2024 ont été dirigés vers des startups d'IA, alors qu'elles représentent moins d'un quart des clients totaux.
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Le conseil des investisseurs en capital-risque aux startups a changé radicalement, passant de l'encouragement à une croissance rapide à un accent sur la rentabilité, créant une confusion pour de nombreux fondateurs.
Cette augmentation des échecs de startups sert d'alerte pour l'industrie technologique, soulignant la nécessité de modèles commerciaux durables et de la création de valeur réelle plutôt que d'une croissance alimentée par le bruit. Alors que les choses se stabilisent, il est clair que l'écosystème des startups traverse une transformation significative, avec l'IA émergeant comme nouvelle frontière pour l'investissement en capital-risque.