Tension croissante : les banques de la zone euro sommées d'accélérer leur retrait de Russie
Les banques de la zone euro ayant des opérations en Russie subissent des pressions de la Banque centrale européenne (BCE) pour accélérer leurs plans de retrait, face aux craintes de sanctions américaines potentielles. La BCE a demandé des stratégies de sortie détaillées à ces banques, certaines devant fournir un plan d'action dès le mois de juin. Cet appel à l'action fait suite à la pression exercée par les autorités américaines sur la banque autrichienne Raiffeisen Bank International, entraînant l'abandon d'un accord d'échange d'actifs en Russie contre des actifs en Europe. La BCE souhaite éviter une situation similaire à celle d'ABLV, une banque lettone qui a été fermée en 2018 après avoir été accusée de blanchiment d'argent et de violation des sanctions contre la Corée du Nord par le département du Trésor américain. Les banques ayant une exposition importante à la Russie, comme RBI et UniCredit, ont été invitées à réduire leurs prêts et à fournir des plans détaillés pour leurs opérations.
Points clés
- Les prêteurs de la zone euro ayant des opérations en Russie sont sommés par la BCE d'accélérer leurs plans de retrait en raison de sanctions américaines potentielles
- Les États-Unis intensifient la pression sur les groupes européens soutenant la guerre de la Russie en Ukraine
- RBI, la plus exposée, s'est vu demander de réduire ses prêts russes de deux tiers d'ici 2026
- D'autres banques, comme UniCredit et OTP, ont été priées de fournir des stratégies de sortie détaillées avec des échéances spécifiques
- Le rapatriement des bénéfices des filiales russes a débuté, UniCredit ayant reçu 137 millions d'euros en 2022
Analyse
L'urgence affichée par la BCE pour que les banques de la zone euro accélèrent leurs retraits de Russie indique une escalade des tensions entre les États-Unis et l'Europe concernant les sanctions contre la Russie. Les tensions financières, les dommages potentiels à la réputation et les changements opérationnels sont imminents pour les banques touchées comme RBI, UniCredit et OTP. Le rapatriement des bénéfices, illustré par UniCredit, pourrait annoncer une tendance plus large. Cette évolution pourrait davantage isoler économiquement la Russie, impactant sa croissance et son positionnement géopolitique. Les conséquences indirectes pourraient inclure un ralentissement du commerce Europe-Russie, une surveillance accrue des banques de la zone euro et un rééquilibrage de leurs portefeuilles loin de la Russie à long terme.