Remaniement politique en Équateur : le président Noboa nomme Sariha Moya vice-présidente par intérim avant les élections cruciales de 2025
Le paysage politique de l'Équateur change avec la nomination de Sariha Moya comme vice-présidente par intérim par le président Noboa avant les élections de 2025
Dans un geste important qui souligne l'évolution de la dynamique politique de l'Équateur, le président Daniel Noboa a nommé la ministre de la Planification nationale, Sariha Moya, vice-présidente par intérim, en remplacement de Verónica Abad. Cette nomination, annoncée le 2 janvier 2025, intervient dans un contexte de différends politiques entre le président Noboa et la vice-présidente Abad, préparant le terrain pour des élections générales cruciales prévues pour le 9 février 2025.
Sariha Moya : une nomination stratégique
Sariha Belén Moya Angulo, une économiste et femme politique équatorienne estimée, née au milieu des années 1980, a précédemment occupé le poste de secrétaire nationale à la planification au sein de l'administration Noboa de 2023 à 2024. Sa nomination comme vice-présidente par intérim n'est pas sans précédent, car elle avait déjà été choisie pour ce rôle en novembre 2024. L'expertise de Moya en matière de planification économique et de gouvernance est considérée comme un geste stratégique du président Noboa pour stabiliser le pouvoir exécutif avant les élections très attendues.
Élections générales à venir : un moment crucial pour l'Équateur
L'Équateur se prépare pour ses élections générales le 9 février 2025, où les électeurs éliront un nouveau président, un nouveau vice-président et 151 membres de l'Assemblée nationale. Avec environ 13,7 millions d'Équatoriens éligibles au vote, y compris les expatriés, les élections s'annoncent comme un moment décisif pour l'avenir du pays.
Informations clés sur l'élection :
- Période de campagne : 5 janvier au 6 février 2025
- Second tour potentiel : Prévu pour le 3 avril 2025, si aucun candidat n'obtient la majorité
Le président Daniel Noboa, qui a pris ses fonctions en novembre 2023, brigue un second mandat aux côtés de sa colistière, María José Pinto. Pinto dirige actuellement une initiative nationale visant à réduire la malnutrition infantile, un problème urgent qui touche profondément l'électorat.
Climat politique et défis économiques
Le paysage politique équatorien reste complexe, avec 17 pré-candidats à la présidence. Le pays est confronté à plusieurs défis qui influenceront probablement le sentiment des électeurs et les résultats des élections :
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Explosion de la violence criminelle : Au cours des trois dernières années, l'Équateur a connu une augmentation significative des activités criminelles, ciblant notamment l'industrie pétrolière. Le vol de carburant à lui seul a entraîné des pertes d'environ 215 millions de dollars, aggravant l'instabilité économique et sapant la confiance du public dans les mesures de sécurité.
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Difficultés économiques : Le pays est aux prises avec un déficit public estimé à 7 % du PIB pour 2024. Si le Fonds monétaire international (FMI) a salué les réformes économiques et la stabilité budgétaire de l'Équateur, la croissance du PIB réel a été modeste, enregistrant 2,9 % en 2022, avec des projections d'expansion modérée en 2024 et une reprise prévue en 2025.
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Problèmes de sécurité : La sécurité reste au cœur des préoccupations de l'administration du président Noboa. La montée de la criminalité organisée représente une menace importante pour la stabilité économique et la sécurité publique, faisant de l'efficacité de la gouvernance dans ce domaine un enjeu crucial pour les électeurs.
Opinions d'experts : réactions mitigées à la nomination de la vice-présidente
La nomination de Sariha Moya a suscité des réactions diverses de la part des analystes politiques et des experts :
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Points de vue favorables : De nombreux analystes estiment que la décision de Noboa de nommer Moya est un effort stratégique pour consolider la stabilité de son administration avant les élections. En assurant une vice-présidence coopérative, Noboa vise à présenter un front uni aux électeurs, ce qui pourrait améliorer ses chances de réélection. En outre, les antécédents de Moya en matière de planification économique sont considérés comme bénéfiques pour faire face aux défis budgétaires de l'Équateur.
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Perspectives critiques : Les critiques soutiennent que le remplacement d'Abad par Moya pourrait être perçu comme une manœuvre autoritaire visant à réprimer la dissidence au sein du gouvernement. Des experts juridiques ont exprimé des inquiétudes quant à la constitutionnalité de la suspension d'Abad, suggérant que cette mesure pourrait saper les principes démocratiques et éroder la confiance du public dans le leadership de Noboa.
Perspectives économiques et considérations en matière d'investissement
L'économie équatorienne, fortement dépendante de la production pétrolière, est confrontée à la fois à des défis et à des opportunités. L'examen récent par le FMI de la facilité élargie de crédit de l'Équateur, qui permet le déblocage d'environ 500 millions de dollars, souligne les progrès du pays en matière de réformes économiques. Cependant, le déficit public persistant et la vulnérabilité aux perturbations liées au climat, telles que les graves sécheresses, nécessitent un optimisme prudent de la part des investisseurs.
Les problèmes de sécurité ont un impact sur la stabilité économique
L'escalade de la violence criminelle, notamment contre le secteur pétrolier, non seulement entrave la croissance économique, mais dissuade également les investissements étrangers. L'infiltration de la criminalité organisée dans des secteurs clés complique les efforts visant à sécuriser et à stabiliser la région, faisant des réformes de sécurité une priorité absolue pour l'administration à venir.
Perspectives d'avenir : résultats des élections et perspectives d'avenir
Alors que l'Équateur approche de ses élections générales, les stratégies politiques et économiques adoptées par les candidats seront cruciales pour façonner la trajectoire du pays. La capacité à s'attaquer à des problèmes urgents tels que la sécurité, la stabilité économique et la protection sociale déterminera probablement le résultat des élections et influencera la gouvernance future de l'Équateur.
Prédictions et recommandations stratégiques
Les experts prédisent que l'Équateur pourrait tirer parti de partenariats internationaux après les élections pour stabiliser son secteur énergétique, ce qui pourrait entraîner une augmentation des investissements liés au pétrole d'ici la fin de 2025. En outre, le soutien du FMI devrait étayer les politiques budgétaires qui attirent les investissements dans les énergies vertes, en accord avec les tendances mondiales en matière de durabilité d'ici 2026. Il est conseillé aux investisseurs de suivre de près les réformes de sécurité et les politiques économiques, en se concentrant sur des secteurs tels que l'énergie, les infrastructures et les technologies émergentes qui correspondent aux objectifs de gouvernance et de développement de l'Équateur.
Conclusion
L'Équateur se trouve à la croisée des chemins alors qu'il navigue entre les transitions politiques et les défis économiques avant les élections générales de 2025. La nomination de Sariha Moya comme vice-présidente par intérim par le président Daniel Noboa est un événement crucial dans ce contexte, reflétant des efforts plus larges pour stabiliser l'administration et aborder les questions nationales critiques. Alors que les électeurs se rendent aux urnes, les décisions prises pendant cette période auront des conséquences durables sur la stabilité politique, la prospérité économique et le bien-être social de l'Équateur.