DuckDuckGo défie Google : La grande technologie respecte-t-elle les nouvelles règles strictes de l'Europe ?

DuckDuckGo défie Google : La grande technologie respecte-t-elle les nouvelles règles strictes de l'Europe ?

Par
Super Mateo
4 min de lecture

Le partage de données de Google sous le feu des critiques

DuckDuckGo a souligné des défauts critiques dans le "Programme de Licence de Jeu de Données de Recherche Européenne" de Google, qui a été introduit dans le cadre de ses efforts pour se conformer à la LMD. La stratégie d'anonymisation du programme exclut environ 99 % des requêtes de recherche, en particulier celles classées comme des requêtes "longue traîne" — celles qui sont effectuées moins souvent ou par moins d'utilisateurs. Seules les requêtes qui ont été recherchées plus de 30 fois par plus de 30 utilisateurs connectés en 13 mois sont incluses dans le jeu de données. DuckDuckGo soutient que cette exclusion limite la concurrence, car ces requêtes de longue traîne ont une valeur significative pour les moteurs de recherche plus petits cherchant à se différencier.

Défis dans la mise en œuvre des écrans de choix

L'approche de Google pour mettre en œuvre les écrans de choix, une exigence clé de la LMD, a également été critiquée. DuckDuckGo affirme que changer le moteur de recherche par défaut sur les appareils Android nécessite de naviguer à travers plus de 15 étapes — un processus qui décourage les utilisateurs d'explorer d'autres fournisseurs de recherche. De même, la fonction "changement facile" de Google dans son navigateur Chrome a été jugée insuffisante, car elle n'offre pas un moyen véritablement fluide pour les utilisateurs de changer leur moteur de recherche par défaut.

Bien que Google ait déployé des écrans de choix dans l'Espace Économique Européen (EEE), l'impact a été inégal. DuckDuckGo rapporte une augmentation limitée des téléchargements sur les appareils Android mais une hausse significative de 75 % des requêtes de recherche sur Chrome suite à l'introduction des écrans de choix.

Loi Européenne sur les Marchés Numériques : Contexte et application

La LMD, qui est entrée en vigueur en mars 2024, vise à créer un environnement concurrentiel équitable sur les marchés numériques. Elle cible des pratiques comme l'auto-préférence et impose des pénalités strictes pour non-conformité, pouvant aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires annuel mondial d'une entreprise. Google est déjà sous enquête par la Commission Européenne pour des pratiques d'auto-préférence potentielles.

Le débat actuel fait écho à des préoccupations antérieures concernant l'écran de choix de Google sur Android, qui comprenait initialement un système d'enchères payantes. L'intervention de l'UE a conduit à la suppression de ce modèle, mais les dernières plaintes de DuckDuckGo suggèrent que des défis persistent.

Réponses des acteurs concernés

Position de Google

Google maintient qu'il a engagé des discussions approfondies avec les parties prenantes de l'industrie, des experts et la Commission Européenne pour garantir sa conformité à la LMD. L'entreprise souligne son engagement à protéger les données des consommateurs et à offrir plus de choix aux utilisateurs et aux entreprises.

Perspective de DuckDuckGo

DuckDuckGo a exprimé des doutes sur les mesures de conformité de Google, appelant à des enquêtes formelles. L'entreprise soutient que la dépendance de Google aux justifications en matière de confidentialité est ironique, compte tenu de ses pratiques de suivi étendues. DuckDuckGo considère également l'approche de Google comme une forme de "conformité malveillante" — adhérant à la lettre de la loi sans embrasser son esprit.

Position de la Commission Européenne

La Commission reste engagée à faire respecter la LMD mais reconnaît que des contraintes de ressources pourraient ralentir les enquêtes. Bien qu'elle n'ait pas commenté des plaintes spécifiques, elle réitère sa volonté de s'attaquer aux pratiques anticoncurrentielles sur le marché numérique.

Implications plus larges et tendances futures

Les préoccupations soulevées par DuckDuckGo mettent en lumière un problème plus large de "conformité malveillante", où les géants de la technologie adhèrent superficiellement aux réglementations. Malgré les plaintes persistantes, aucune sanction n'a encore été imposée à Google, contrairement à des cas impliquant d'autres grands acteurs comme Apple et Meta.

Ce conflit est également précurseur d'une évolution des dynamiques sur le marché des moteurs de recherche et du paysage réglementaire. Les prédictions pour l'avenir incluent :

  1. Diversification de DuckDuckGo : L'entreprise pourrait se diversifier dans des outils de productivité axés sur la confidentialité, comme des clients de messagerie, des applications de messagerie ou des solutions de stockage décentralisé pour renforcer son écosystème.

  2. Stratégie de Google : Pour se conformer aux réglementations de l'UE, Google pourrait envisager de créer une entité "Google Lite" axée exclusivement sur le marché de l'UE.

  3. Recherche pilotée par l'IA : Des acteurs plus petits comme DuckDuckGo pourraient collaborer avec des startups d'IA pour monétiser les requêtes de longue traîne, fournissant des résultats hyper-spécifiques et contextuellement adaptés.

  4. Tendances réglementaires mondiales : Le succès de la LMD pourrait inspirer des cadres similaires dans des régions comme l'Inde, le Brésil et l'Asie du Sud-Est.

Conclusion : La voie à suivre

Le débat sur la conformité de Google à la LMD souligne les défis d'application d'une concurrence équitable dans un paysage numérique dominé par quelques grands acteurs. Alors que des régulateurs comme la Commission Européenne s'efforcent de trouver un équilibre entre innovation et responsabilité, les règles évolutives sont prêtes à redéfinir l'écosystème technologique mondial. Pour des concurrents comme DuckDuckGo, ce moment présente à la fois des défis et des opportunités pour se tailler une place plus forte sur le marché tout en plaidant pour une véritable application des réglementations. L'issue de cette confrontation pourrait établir un précédent, non seulement en Europe mais à l'échelle mondiale, sur la manière dont les gouvernements gèrent le pouvoir des Big Tech.

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