La République tchèque bloque la condamnation de l'UE des actions d'Israël au Liban, révélant des liens étroits entre la Tchéquie, la Hongrie et Israël

La République tchèque bloque la condamnation de l'UE des actions d'Israël au Liban, révélant des liens étroits entre la Tchéquie, la Hongrie et Israël

Par
Thomas Schmidt
6 min de lecture

Déclaration de l'UE enfin publiée après la résistance tchèque

Le 14 octobre 2024, l'Union européenne a enfin publié une déclaration condamnant les attaques israéliennes contre les Casques bleus de l'ONU au Liban. Cependant, cette publication est intervenue après un retard significatif causé par la République tchèque, qui a d'abord bloqué la déclaration. Celle-ci décrit les actions israéliennes comme une "violation sérieuse du droit international", appelle à une enquête approfondie et exige la fin des attaques à roquettes du Hezbollah contre Israël. Le blocage tchèque a suscité des spéculations parmi les diplomates de l'UE, certains suggérant une coordination entre Prague et Tel Aviv. Néanmoins, l'ampleur de cette collaboration demeure floue.

Objection de la République tchèque à la déclaration

La décision de la République tchèque de bloquer la déclaration reposait sur son soutien historique et politique à Israël. Les responsables tchèques ont soutenu que le projet de déclaration de l'UE ne reconnaissait pas suffisamment le droit d'Israël à l'autodéfense, particulièrement face aux attaques continues du Hezbollah. Le gouvernement tchèque a également plaidé pour un langage plus fort exigeant le retrait du Hezbollah des frontières israéliennes—un amendement finalement rejeté par d'autres États membres de l'UE.

Cette résistance n'est pas sans précédent. La République tchèque, avec la Hongrie, a longtemps soutenu Israël, souvent en défendant ses actions militaires et de défense, même face aux critiques internationales. Cette alliance a de profondes racines historiques et est soutenue par d'importants partenariats économiques et de défense.

Le conflit plus large : Une situation volatile au Liban et à Gaza

Alors que le blocage tchèque retardait la réponse de l'UE, la violence dans la région s'est intensifiée. L'armée israélienne est engagée dans des opérations à la fois au Liban et à Gaza, entraînant un nombre croissant de morts :

  • À Gaza, des dizaines de Palestiniens ont été tués lors de récentes frappes aériennes israéliennes, y compris des rapports non confirmés de victimes civiles, comme la mort de quatre personnes brûlées vives dans un camp de tentes.
  • En Israël, le Hezbollah a intensifié ses attaques, une frappe de drone près de Binyamina ayant tué quatre jeunes soldats et blessé sept autres.

La violence fait partie d'un conflit plus large déclenché par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à plus de 1 200 Israéliens et entraîné la prise de 250 otages. Dans la foulée, les représailles israéliennes ont conduit à plus de 42 000 morts palestiniens. Alors qu'Israël accuse le Hezbollah de lancer des attaques depuis des positions près des postes de maintien de la paix de l'ONU, l'inquiétude internationale monte face à l'augmentation du nombre de civils touchés dans la région.

L'équilibre de l'UE : Condamnation, préoccupation et pragmatisme

La déclaration retardée de l'UE souligne les dynamiques complexes en jeu dans sa politique au Moyen-Orient. Alors qu'elle condamne les attaques contre les Casques bleus de l'ONU, l'UE exprime également des préoccupations concernant les actions militaires israéliennes dans des zones civiles densément peuplées. Cependant, la résistance de la République tchèque et de la Hongrie à des condamnations plus fortes des opérations israéliennes met en évidence une division au sein de l'UE sur la manière d'aborder de tels conflits.

Le soutien ferme des gouvernements tchèque et hongrois à Israël repose sur des liens historiques, politiques et économiques profonds, plaçant souvent ces pays comme contrepoids à ce qu'ils perçoivent comme des critiques excessives de l'UE envers les politiques israéliennes. Cet équilibre au sein de l'UE souligne les difficultés à présenter une position unifiée sur les questions du Moyen-Orient lorsque des États membres ont de fortes relations bilatérales avec des pays comme Israël.

Les racines historiques et politiques du soutien tchèque et hongrois à Israël

Le soutien de la République tchèque et de la Hongrie à Israël est déterminé par un ensemble d'expériences historiques, d'intérêts économiques et d'idéologies politiques. Leurs liens étroits avec Israël remontent à des moments clés de l'histoire :

  1. Fondations historiques : La relation de la République tchèque avec Israël a commencé pendant la guerre d'indépendance d'Israël en 1948, lorsque la Tchécoslovaquie a été l'un des rares pays à fournir des armes et une formation militaire à Israël. Cette défiance envers les embargos internationaux sur les armes a créé un lien durable entre les deux nations, renforcé après la chute du communisme en 1989 lorsque Václav Havel a rétabli des liens diplomatiques. La relation de la Hongrie avec Israël trouve également ses origines dans l'histoire, notamment dans des expériences partagées pendant la Seconde Guerre mondiale. La population juive de Hongrie a été décimée pendant l'Holocauste, et l'héritage de cette tragédie a favorisé des liens culturels et politiques continus entre les deux nations.

  2. Intérêts économiques et de défense : La République tchèque et la Hongrie maintiennent d'importants partenariats de défense avec Israël, tirant profit de l'expertise israélienne en cybersécurité, technologie militaire et sécurité intérieure. L'industrie de la défense israélienne a fourni des systèmes militaires avancés aux deux nations, notamment des systèmes radar et des technologies de défense aérienne comme le système de défense aérienne Spyder utilisé par l'armée tchèque. Économiquement, Israël est un partenaire essentiel pour ces deux pays, avec des relations commerciales axées sur la technologie et l'innovation. Les entreprises israéliennes sont bien établies en Europe centrale, offrant une expertise dans des domaines tels que la cybersécurité et la technologie de l'eau.

  3. Idéologie politique et alignement : Sur le plan politique, la République tchèque et la Hongrie partagent des idéologies nationalistes de droite avec le gouvernement israélien, notamment sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ces gouvernements privilégient la souveraineté nationale, la sécurité des frontières et une position ferme contre l’immigration en provenance de pays à majorité musulmane—des éléments clés de leur alignement avec les politiques de sécurité et de défense d'Israël.

La République tchèque et la Hongrie comme les plus forts alliés d'Israël au sein de l'UE

Les liens forts entre Israël, la République tchèque et la Hongrie créent un bloc puissant au sein de l'Union européenne. Les deux nations ont systématiquement utilisé leur influence pour bloquer ou modérer les déclarations de l'UE critiquant les politiques israéliennes, se positionnant comme les alliés les plus fiables d'Israël au sein de l'UE. Ce partenariat va au-delà de la simple rhétorique politique, car la Hongrie et la République tchèque travaillent activement à protéger les intérêts israéliens dans des forums internationaux tels que les Nations Unies.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et des dirigeants tchèques tels que l'ancien Premier ministre Andrej Babiš ont été des figures clés dans ces efforts, utilisant leur influence politique pour protéger Israël des critiques internationales. Cette collaboration est renforcée par des institutions comme le Groupe de Visegrád, qui comprend la Hongrie, la République tchèque, la Pologne et la Slovaquie, et qui sert de plateforme pour renforcer les liens israéliens en Europe centrale.

Conclusion : Une alliance qui se renforce au milieu des turbulences régionales

Le récent blocage par la République tchèque d'une condamnation de l'UE des actions d'Israël au Liban révèle la profondeur de son alliance avec Israël, une alliance refletée par la Hongrie. Les liens historiques, politiques et économiques de ces pays avec Israël façonnent leur politique étrangère, les mettant souvent en conflit avec les positions plus larges de l'UE sur le Moyen-Orient. Alors que la violence dans la région continue d'escalader, ces relations joueront probablement un rôle de plus en plus significatif dans la réponse de l'UE au conflit toujours en cours au Liban et à Gaza.

Vous aimerez peut-être aussi

Cet article est soumis par notre utilisateur en vertu des Règles et directives de soumission de nouvelles. La photo de couverture est une œuvre d'art générée par ordinateur à des fins illustratives uniquement; ne reflète pas le contenu factuel. Si vous pensez que cet article viole les droits d'auteur, n'hésitez pas à le signaler en nous envoyant un e-mail. Votre vigilance et votre coopération sont inestimables pour nous aider à maintenir une communauté respectueuse et juridiquement conforme.

Abonnez-vous à notre bulletin d'information

Obtenez les dernières nouvelles de l'entreprise et de la technologie avec des aperçus exclusifs de nos nouvelles offres