Boeing fait face à une perte de 6 milliards de dollars alors que des grèves et des retards de production menacent la récupération

Boeing fait face à une perte de 6 milliards de dollars alors que des grèves et des retards de production menacent la récupération

Par
Walter C
5 min de lecture

Performance financière et position de trésorerie : naviguer dans des eaux turbulentes

Les problèmes financiers de Boeing ont atteint un point critique, marqué par une perte de 6 milliards de dollars au troisième trimestre et une consommation de trésorerie de 2 milliards de dollars, portant la perte totale de trésorerie pour 2024 à 10 milliards de dollars. Malgré la fin du trimestre avec 10,5 milliards de dollars en liquidités et titres négociables, des inquiétudes subsistent quant à la capacité de l'entreprise à rester à flot sans lever des fonds importants. Pour atténuer ces problèmes, Boeing envisage de vendre jusqu'à 25 milliards de dollars d'actions au cours des trois prochaines années. Toutefois, cela pourrait encore réduire la valeur pour les actionnaires et entraîner des préoccupations de dilution parmi les investisseurs.

L'action de l'entreprise a chuté de 1,6 % après l'annonce de la perte et a baissé de 37 % depuis le début de l'année. On s'attend à ce que Boeing continue de consommer des liquidités jusqu'en 2025, bien que cela pourrait se faire à un rythme réduit par rapport à 2024. Les analystes avertissent que si l'entreprise ne se stabilise pas rapidement, elle risque une dégradation de sa note de crédit à un statut de « junk », ce qui pourrait augmenter considérablement les coûts d'emprunt et limiter l'accès à de nouveaux financements.

Malgré ces défis, un certain optimisme demeure parmi les investisseurs. Les analystes d'UBS ont maintenu une note « à acheter » pour l'action de Boeing, pensant que la production et les flux de trésorerie pourraient s'améliorer au second semestre de 2025 si les conflits de travail sont résolus et si la production se stabilise. Néanmoins, Boeing devra probablement sécuriser au moins 10 à 15 milliards de dollars pour retrouver une stabilité financière, rendant les prochains trimestres critiques pour sa survie.

Leadership et changements stratégiques : le nouveau PDG face à une tâche ardue

Le nouveau PDG de Boeing, Kelly Ortberg, a pris des mesures audacieuses pour répondre aux défis internes de l'entreprise, appelant à un profond changement culturel et à une restructuration opérationnelle. La stratégie d'Ortberg inclut une réduction prévue de 17 000 emplois, soit environ 10 % de la main-d'œuvre, visant à s'aligner sur les réalités financières de l'entreprise. Ces suppressions de postes doivent aider Boeing à réduire ses coûts et à rationaliser ses opérations alors qu'elle lutte contre l'instabilité financière. Ortberg, qui s'est installé dans le centre de fabrication de Boeing à Washington, contrairement à son prédécesseur, a insisté sur la nécessité pour les dirigeants d'être plus impliqués dans les processus de conception et de production.

Un élément central de l'approche d'Ortberg au leadership est la réintégration des équipes exécutives aux activités de production quotidiennes, dans un effort d'améliorer la coordination et la prise de décision. Il a reconnu l'importance de ces changements pour restaurer la réputation de Boeing, qui a été gravement endommagée par des lacunes de performance, y compris des programmes d'avions retardés et des pertes de contrats de défense. Cependant, Ortberg a clairement indiqué qu'il est « trop tôt » pour s'engager sur l'objectif précédent de l'entreprise de générer 10 milliards de dollars de flux de trésorerie disponibles d'ici 2025/2026, signifiant que la reprise sera un processus long et complexe.

Problèmes de production et de travail : grève et retards de fabrication aggravent les problèmes

La grève de travail en cours par 33 000 machinistes de Boeing, maintenant dans sa sixième semaine, a fortement freiné la production et a encore tendu les flux de trésorerie de Boeing. Le syndicat des travailleurs vote actuellement sur une nouvelle proposition de contrat, qui comprend une augmentation de salaire de 35 % sur quatre ans, des primes de performance et des avantages de retraite améliorés. Cependant, l'accord ne restaure pas le régime de retraite à prestations définies perdu par les travailleurs en 2014. La grève a entraîné des retards critiques dans la production d'avions, et sa résolution est essentielle pour que Boeing augmente sa production, en particulier pour ses programmes 737 Max et 777X.

Boeing est également confronté à des problèmes au-delà des troubles du travail. L'entreprise a rencontré des retards de production et des problèmes de contrôle qualité, notamment un retard important dans la livraison de l'avion 777X. Initialement prévu pour la sortie il y a plusieurs années, le 777X ne sera maintenant pas disponible avant 2026, ce qui entraîne une charge de 2,6 milliards de dollars au troisième trimestre seul. De plus, Boeing a prévu des pertes de 2 milliards de dollars provenant de contrats de défense non rentables et 400 millions de dollars liés à l'arrêt de la production du 767, sauf pour sa version militaire.

Malgré ces défis, Boeing pousse pour augmenter la production du 737 Max et gérer son inventaire croissant de 777X. Cependant, des améliorations dans les flux de trésorerie et la production ne sont pas attendues avant fin 2025, laissant Boeing vulnérable à court terme. Les analystes estiment qu'il est crucial de résoudre la grève des machinistes pour stabiliser la production et retrouver une certaine dynamique.

Prévisions : un long chemin vers la reprise

La crise financière de Boeing ne devrait pas se résoudre rapidement. La combinaison de grèves de travail, de retards de production et de pertes financières a placé l'entreprise à un carrefour. Bien que certains analystes restent prudemment optimistes quant aux perspectives à long terme de Boeing, la reprise est peu probable avant 2026. La résolution des conflits de travail et la stabilisation de la production des modèles d'avions critiques comme le 737 Max et le 777X seront clés dans cette reprise.

De plus, la dépendance de Boeing aux contrats de défense gouvernementaux pourrait offrir un certain soulagement financier, mais il est peu probable que cela compense les pertes dans son segment commercial. La capacité de l'entreprise à lever des fonds par le biais de ventes d'actions et d'offres d'obligations sera essentielle pour éviter une dégradation de la note de crédit, mais cela nécessitera également une gestion prudente pour éviter une dilution supplémentaire de l'action et l'insatisfaction des investisseurs.

En conclusion, le parcours de Boeing vers la stabilité financière et la confiance renouvelée du marché sera long et parsemé d'obstacles. Bien que les changements de direction et les ajustements stratégiques offrent de l'espoir pour l'avenir, les perspectives à court terme de l'entreprise restent incertaines alors qu'elle navigue entre les problèmes de travail, la consommation de trésorerie et les retards de production. Les investisseurs et les parties prenantes doivent se préparer à une volatilité continue des actions et des opérations de Boeing jusqu'au moins fin 2025, avec des signes de reprise potentiels n'apparaissant qu'après une restructuration significative et des améliorations opérationnelles.

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